Alors que la famille s’agrandit, Clément commence à s’intéresser au bois et à la fabrication de meubles. Il se détournera de l’ébénisterie pour prendre des cours de sculpture et perfectionner ses compétences. L’élève dépassant le maître, il ne suivit que 30h seulement du cours de sculpture. Il ferme alors son école de judo pour devenir un artiste à temps plein. En plus de son rôle de père de 12 enfants. Sa passion pour le judo lui a amené une grande connaissance du corps humain qui enrichit la façon dont il crée et positionne ses personnages. Tout en continuant de sculpter, il a aussi développé son talent pour la peinture abstraite, ce qui lui apporte une grande expérience avec la couleur.

Il intègre dans ses sculptures une partie de lui-même. « Vous savez, vous pouvez connaître la technique, mais le reste, c’est vous. » Ses sculptures de bois sont ensuite colorées puis revernies, en couches successives, pour leur donner cet aspect laqué si particulier. Toujours, ses personnages se tiennent à bras-le-corps, leurs membres interminables fusionnant admirablement. Clément regarde son travail, méditatif, et précise sa pensée : « Chaque type de bois a ses contraintes. Vous les surmontez, et c’est ainsi que vous apprenez. Puis, vous y mettez votre âme. Mais votre âme aussi à des contraintes, et le bois vous aide à les surmonter! » déclare-t-il, les yeux brillants.

Clément Lemieux est un bel exemple d’artiste canadien dont les débuts ont été assez peu orthodoxes mais qui a su démontrer qu’il n’est jamais trop tard pour développer une passion pour l’art.